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Les clés du social : La durée individuelle du travail en France en 2024 : la vérité des chiffres

La durée individuelle du travail en France en 2024 : la vérité des chiffres

Publié le 11 juin 2025 / Temps de lecture estimé : 2 mn

On accuse souvent les Français de ne pas travailler assez et ainsi de pénaliser la productivité des entreprises et du pays. Pourtant, à y regarder de près, les statistiques nous donnent des éléments un peu différents. De même les comparaisons européennes. Il est donc important de repartir des chiffres eux-mêmes.

Combien travaille chacun ?

Durée effective du travail Salariés Indépendants Ensemble
Durée du travail à temps complet
Durée annuelle effective du travail 1 661 heures 2169 heures
Durée habituelle hebdomadaire du travail 38,8 heures 47,2 heures
Durée du travail à temps partiel
Durée annuelle effective du travail 970 heures 882 heures
Durée habituelle hebdomadaire du travail 23,2 heures 19,8 heures
Ensemble temps complet et partiel
Durée annuelle effective du travail 1 542 heures 1 916 heures 1 592 heures
Durée habituelle hebdomadaire du travail 36,1 heures 41,9 heures 36,9 heures

Quelle signification ?

En France, les chiffres de la durée du travail sont stables sur la dernière vingtaine d’années. Quelle que soit leur organisation de la semaine ou du temps de travail annuel, les salariés à temps complet travaillent plus que la durée réglementaire hebdomadaire ou annuelle du travail :

  • 1 661 heures par an, alors que la durée de référence est de 1 607 heures ;
  • 38,8 heures hebdomadaires, donc plus que les 35 heures.
    Cela veut dire que les salariés à temps complet effectuent en moyenne 54 heures supplémentaires par an.
    Les salariés travaillent bien moins que les indépendants à temps complet, quoiqu’ils soient eux-mêmes en baisse, mais plus que ceux qui sont à temps partiel, que ce soit à la semaine ou à l’année.

Comparaison européenne

Cependant, les salariés français travaillent moins à temps complet que la moyenne européenne qui s’établit en 2024 à 40,3 heures par semaine, et à 40,2 heures en Allemagne mais les chiffres se rapprochent car celle-ci baisse au niveau européen et tout particulièrement chez notre voisin allemand (-1,2 heure en 10 ans).

Il est aussi important de comparer les durées totales incluant les temps partiels et les temps complets. Si la moyenne française, à 1 592 heures annuelles, est un peu plus faible que la moyenne européenne de 1 630 heures en 2023 (OCDE), rien à voir avec les chiffres que donne l’OCDE pour l’Allemagne, de 1 343 heures en 2023 et de bien d’autres pays de l’Europe du Nord, alors que, dans l’autre sens, la Grèce a le temps de travail le plus lourd (1 897 heures).
De même le temps hebdomadaire effectif de travail, travailleurs à temps complet et partiel, est peu inférieur en France, à 36,1 heures hebdomadaires, à celle de l’Europe (37 heures) et est très proche de celui de la zone euro (36,4 heures), mais bien supérieur à celui de l’Allemagne à 33,9 heures hebdomadaires. Une des principales explications est l’importance ou non du temps partiel, le plus souvent des femmes, choisi ou contraint, selon les choix de vie, de répartition vie professionnelle/vie familiale, mais aussi les possibilités de gardes d’enfants. En particulier, beaucoup de femmes allemandes ont des mini-jobs.



Ces données apportent donc un panorama sorti de la caricature et montre des travailleurs français qui travaillent plus que les durées de référence du pays, avec des moyennes européennes qui se rapprochent peu à peu des nôtres par la baisse effective du temps travaillé dans beaucoup de pays européens.

Sources