Les cadres dirigeants semblent avoir repris goût au changement. Un cadre dirigeant sur cinq a, en effet, changé de poste ou d’entreprise en 2011 et la mobilité a été plus élevée chez les femmes et les jeunes, selon un baromètre MobiCadres/Nomination-Deloitte publié mercredi. Le taux moyen de mobilité (21%) a progressé d’un point en un an mais reste loin du pic atteint en 2008 avec 27,8%. Dans plus de la moitié des cas, il s’agissait de mouvements internes (53,4%) mais la mobilité externe a gagné 4 points (46,6%).
La sixième édition de ce baromètre confirme que « les décideuses sont plus mobiles que les décideurs », l’écart s’accentuant avec 23% de femmes mobiles contre 21% pour les hommes. Une majorité de femmes changent d’entreprise quand les hommes bougent eux majoritairement en interne. « Plus on est jeune, plus on bouge », indique également cette étude, avec 30% de cadres dirigeants de moins de 35 ans ayant changé de poste dans l’année, contre 13% des 55 ans et plus. Les trois-quarts des « décideurs » interrogés déclarent avoir été à l’initiative de leur mobilité, motivés à 45% par la perspective d’ « étendre leur champ de responsabilités ». En moyenne, les personnes sont restées 3,9 ans à leur poste avant d’en changer.
Par profession, la mobilité est plus forte que la moyenne dans les fonctions de direction commerciale (à environ 28%), direction marketing et études (26%) et direction opérationnelle (25%), alors qu’elle n’est que de 16% dans les directions des achats et inférieure à 12% dans les services gérant les systèmes d’information. Elle est plus resserrée si on la compare d’un secteur à l’autre mais la hiérarchie a évolué : on bouge désormais plus dans les technologies et la finance (plus de 24%) que dans le conseil (21%), en tête il y a un an. En juin, une enquête de l’Apec a révélé que deux tiers des cadres envisageaient une mobilité professionnelle dans les trois ans à venir (64 %). Vingt pour cent souhaitaient changer d’entreprise ou en créer une, 24% désiraient changer de poste au sein de leur entreprise, et 20 % envisageaient la mobilité tant interne qu’externe.
Bien sûr, il s’agit ici des cadres dirigeants. Pour les autres, il ne suffit pas de vouloir changer, il faut pouvoir.