Sur le pouvoir d’achat
Seule annonce sociale précise de sa déclaration de politique générale, le SMIC sera revalorisé de façon anticipée de 2 % au 1er novembre (35 € brut en plus). Deux mois donc avant l’augmentation habituelle du 1er janvier.
Plus classiquement, il a appelé à un ajustement des minima de branches au niveau du SMIC. Il restait encore 25 branches avec des minima inférieurs au SMIC selon le ministère du Travail avant cette revalorisation du 1er novembre, ce qui veut dire que de nombreuses autres branches seront concernées.
Il se propose aussi de revoir la question des allègements de cotisations aux alentours du SMIC pour éviter les trappes à bas salaires.
Enfin, plus étonnamment, il propose une relance sans plus de précisions de la participation, de l’intéressement et de l’actionnariat salarié et « pas que dans les grandes entreprises ».
Emploi des séniors et indemnisation du chômage, renvoi à la négociation des partenaires sociaux
Comme pour marquer sa différence de méthode avec les gouvernements précédents, le Premier ministre propose aux partenaires sociaux de relancer le dialogue social. Il invite ainsi les partenaires sociaux à revenir sur la négociation sur l’emploi des séniors qui avait échoué au début de l’année. Il souhaite aussi qu’ils négocient sur les règles d’indemnisation du chômage, enterrant de fait la précédente réforme de Gabriel Attal, sans autre précision sur le contenu qu’il en attend. Les partenaires sociaux seront reçus par la ministre du Travail prochainement.
Relance du dialogue sur les retraites
Là non plus sans plus de précisions que la nécessité de maintenir les équilibres existants, il propose aux partenaires sociaux de reprendre le dialogue sur les retraites. D’après lui, certaines limites de la loi peuvent être revues. Il propose de réfléchir à des aménagements « justes et raisonnables » sur les questions de retraite progressive, d’égalité hommes-femmes et d’usure professionnelle. Mais il n’a pas évoqué la question des carrières longues.
Généralisation de la loi sur le RSA
Estimant que les expérimentations d’accompagnement vers l’emploi avec les 15 heures d’activité par semaine étaient positives (« ça marche ! » s’est-il exprimé), il en annonce la généralisation. Il cite l’exemple de Marseille où après 6 mois d’accompagnement un tiers des bénéficiaires du RSA en sortent.
Les réactions syndicales sont mesurées y compris de la part de la CGT qui considère que sa journée d’action du 1er octobre, pourtant objectivement un échec, a permis d’obtenir l’augmentation du SMIC même si elle est insuffisante ou le retrait de la réforme de l’assurance chômage. FO se félicite que le Premier ministre reconnaisse « le rôle des interlocuteurs sociaux dans les champs qui concernent les travailleurs ». L’UNSA, par contre, n’a pas vu de rupture par rapport à la période précédente. Quant à la CFDT, elle se veut prudente et attend les actes, mais est prête à négocier le plus vite possible. Toutefois, l’annonce, dès le lendemain de la déclaration de politique générale, d’un report de six mois de l’augmentation des retraites a pour le moins jeté un froid et a été condamné par toutes les organisations syndicales.
Manifestement, les intentions en matière de renouveau du dialogue social sont réelles. Il s’agit d’une véritable rupture de méthode avec la période précédente. Reste encore à transformer l’essai compte tenu des marges budgétaires réduites et de l’attitude de l’ensemble des acteurs : gouvernement, partenaires sociaux et parlementaires en l’absence de majorité à l’Assemblée nationale.
Source
- Déclaration de politique générale
https://www.info.gouv.fr/actualite/ce-quil-faut-retenir-de-la-declaration-de-politique-generale-de-michel-barnier