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Les clés du social : Index de l'égalité, des progrès timides et une refonte à venir

Index de l’égalité, des progrès timides et une refonte à venir

Publié le 23 avril 2025 / Temps de lecture estimé : 2 mn

Alors qu’une vague réactionnaire frappe les États-Unis et interdit aux entreprises françaises qui sont fournisseurs du gouvernement états-unien de promouvoir l’égalité et la diversité, la parution du bilan 2025 de l’index de l’égalité entre les hommes et les femmes n’est pas un rendez-vous anodin. Le bilan montre de timides avancées en nombre d’entreprises déclarantes, en matière de progression de l’égalité et pour la place des femmes dans les instances dirigeantes. Tout en se félicitant de ces avancées, la ministre du Travail annonce deux rendez-vous importants : la transposition de la directive européenne sur la transparence salariale [1] et une refonte de l’index de l’égalité.
Les consultations des partenaires sociaux vont commencer.

Ce qu’est l’index de l’égalité

Il a été lancé en 2019 et concernait au départ les entreprises de 1 000 salariés et plus. Il permet de mesurer la réalité des inégalités salariales, des promotions et du plafond de verre auquel les femmes continuent de se heurter. Il a ensuite été généralisé en 2020 à toutes les entreprises dont l’effectif atteint au moins 50 personnes.

Cinq critères entrent dans le calcul de l’index calculé sur 100 points : l’écart de rémunération femmes-hommes dans l’entreprise (40 points) ; l’écart dans les augmentations annuelles (20 points) ; l’écart dans les promotions (15 points) ; les augmentations au retour de congé maternité (15 points) ; la présence de femmes parmi les plus gros salaires de l’entreprise (10 points).

Les grands enseignements

Au 1er mars 2025, 80 % des entreprises concernées ont publié leur note. Elles étaient 77 % en 2024, 72 % en 2023 et 61 % en 2022. Une légère progression.

L’index avait fait du sur-place en 2024 et il a timidement recommencé à progresser en 2025. On constate que l’augmentation de la note globale est très timide puisqu’elle est passée de 88 à 88,5/100. Sachant qu’en 2021, elle atteignait déjà 85. En outre, taille par taille d’entreprise, la progression s’est limitée à 0,3 point. Enfin, seules 2 % des entreprises obtiennent 100/100.

Si on rentre davantage dans l’analyse, 69 entreprises ne dépassent pas le minimum fixé à 75/100, un peu mieux que l’an passé. Ces entreprises prennent le risque d’être sanctionnées financièrement, tout comme celles qui n’ont pas publié leur index.

Autre point de faiblesse, la mauvaise performance concernant les retours de congé maternité. Le score de 13/15 n’a pas progressé. Cela paraît beaucoup mais ce score n’a pas bougé par rapport à 2024 et il s’agit, ni plus, ni moins, que de respecter le Code du travail. 1 717 entreprises, soit 6 % du total, ont obtenu 0 sur cet indicateur cette année et sont donc en infraction vis-à-vis de la loi. C’est 201 de plus qu’en 2024.
Enfin, quant à la place des femmes dans les 10 meilleures rémunérations des entreprises, elle ne progresse qu’à peine. La note globale reste inchangée à 5/10. Seules 29 % des entreprises atteignent le score fixé avec 40 % de femmes. La progression sur un an est très timide, à peine 1 point.

Des réformes en vue

Lors de son lancement, l’index avait été critiqué par les syndicats car ne rendant pas compte réellement de la situation dans les entreprises. Lors de la présentation au mois de mars, la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a annoncé sa remise à plat d’ici à l’automne. Elle compte s’appuyer pour ce faire sur la directive européenne sur la transparence salariale, qui « va bien plus loin que l’index » et « offre une formidable opportunité ». Alors que les États européens ont jusqu’à la fin de 2026 pour la transposer, elle a annoncé un projet de loi à l’horizon de septembre 2025 et lance les consultations des partenaires sociaux.

En conclusion, les femmes sont un levier de croissance incontournable pour l’économie française. Elles doivent donc être intégrées équitablement dans les entreprises et sphères de pouvoir. C’est tout l’enjeu de l’égalité de genre.


Source


[1Directive n° 2023/970 visant à renforcer l’application du principe d’égalité de rémunération entre les femmes et les hommes, JOUE du 17 mai 2023.