Progrès technique + mondialisation = demande de qualification
Personne ne conteste que le développement des techniques de l’information et de la communication (TIC) a provoqué une forte demande de travailleurs qualifiés mais, ce que suggère l’étude, c’est que les TIC ne sont pas les seules à l’avoir fait. Il y a aussi le développement du commerce international.
En effet, la libéralisation des échanges a fait que l’intégration de pays à main d’œuvre non qualifiée abondante a favorisé l’expansion des industries utilisant de la main d’œuvre qualifiée dans les pays riches avec pour corollaire une baisse de la main d’œuvre non qualifiée dans ces derniers pays sur la période 1995-2007.
Les chercheurs ont analysé un ensemble de données portant sur les activités commerciales françaises. Sur cette période, notamment marquée par l’entrée de la Chine dans l’OMC, l’intensité de la main-œuvre qualifiée (ratio entre emplois des cols blancs et emplois des ouvriers de production dits cols bleus) a progressé de 7 points de pourcentage.
Cette progression a été particulièrement sensible dans les entreprises importatrices depuis les pays à main d’œuvre non qualifiée, abondante surtout à partir de 2000. Ainsi, l’intensité de la main d’œuvre qualifiée est de 28 % supérieure dans ces entreprises que dans les entreprises non importatrices.
Mondialisation = spécialisation des pays en fonction de leurs avantages comparatifs
En fait, les industries des pays à forte main d’œuvre qualifiée, comme les pays occidentaux, se spécialisent dans la production de biens nécessitant une main d’œuvre qualifiée pour les produire. C’est l’inverse dans les pays à forte main d’œuvre non qualifiée. D’autre part, les entreprises qui ont la possibilité de faire fabriquer des biens intermédiaires dans les pays à forte main d’œuvre non qualifiée arrêtent de produire elles-mêmes ces biens. Elles concentrent le processus de production sur le travail plus qualifié.
L’étude souligne, par ailleurs, que les importations sont en fait concentrées sur peu d’entreprises. En effet, cela coûte cher. Il faut du temps, des compétences, des investissements, savoir utiliser les réglementations locales, etc.

Source
- Rue de la Banque n°51 Novembre 2017 :
https://publications.banque-france.fr/.../rue-de-la-banque_51_2017-11.pdf