Au global

Ce chiffre de 22 % en 2024 correspond à un usage du télétravail d’au moins une fois le mois précédent l’enquête. Une quasi stabilité pour les années après covid. Si le poste est télétravaillable, près de 70 % des salariés en effectuent. En moyenne ceux qui le pratiquent effectuent près de 2 jours de télétravail par semaine (1,9 jour). Déjà en 2022, si 28 % des télétravailleurs en faisaient 1 jour par semaine et 17 % 3 à 5 jours, la dominante était 2 jours par semaine pour 55 % d’entre eux.

Cette stabilisation s’est appuyée sur de nombreux accords d’entreprises dont près d’un sur deux est à durée indéterminée. Et ces accords ou chartes autorisent pour la plupart au moins 2 jours par semaine. En l’absence d’accord d’entreprise, des accords individuels se pratiquent également. Au bout de ces 5 ans de pratique, ce sont surtout maintenant des aménagements qui sont réalisés.

Qui est concerné ?

On constate toujours que ce sont les cadres les premiers pratiquants du télétravail : près des deux tiers en effectuent, pour 80 % de postes télétravaillables. Alors que le chiffre n’est que de 2 sur 10 parmi les professions intermédiaires (parmi 38 % de postes télétravaillables) et 1 employé sur 10 (pour 20 % de postes possibles) surtout ceux qui ont des fonctions administratives (26 % d’entre eux). Mais dans les entreprises où il y a 40 % de cadres ou plus, un effet d’entrainement existe et les salariés non-cadres font plus de télétravail (+12 points). Les débutants et les salariés anciens sont moins nombreux à l’utiliser.

Peu de professions libérales le pratiquent alors que les cadres administratifs et commerciaux l’utilisent beaucoup (66 %) ainsi que les ingénieurs et cadres techniques (69 %). 30 % des professeurs et les scientifiques s’en servent. La pratique est plus importante pour les cadres sans fonction d’encadrement (+2,9 points).

Les femmes télétravaillent plus que les hommes (+6,4 points) : est-ce un reflet du niveau de partage des tâches domestiques ? La flexibilité est bienvenue pour les parents d’enfants de 6 à 17 ans. Et bien entendu, le télétravail est plus utilisé si le domicile est éloigné du lieu de travail (+12 points si le domicile est à plus de 100 km par rapport à ceux qui habitent à moins de 5 km). Cela permet à certains d’accepter un emploi éloigné de leur habitation. La taille du domicile joue aussi, différenciant beaucoup ceux qui possèdent plus de 30 m2 par personne par rapport à ceux qui en ont moins de 20 m2 par personne.

Dans quelles entreprises ?

Certains secteurs sont en pointe : celui de l’information-communication où le télétravail concerne 75 % des salariés et où il est plus long sur la semaine et le secteur financier à 60 %, alors qu’il est peu présent dans l’hôtellerie-restauration ou les soins aux particuliers par exemple.

Sans étonnement, on trouve un pourcentage de télétravailleurs plus important plus la taille de l’entreprise est grande. Ainsi, dans les grandes entreprises le taux est de 34 %, de 26 % dans les entreprises intermédiaires, il n’est que de 18 % dans les Pme. Mais même chez ces dernières, s’il est plus ou moins développé selon les entreprises, le télétravail s’est peu à peu installé et, vu le nombre majoritaire qu’elles représentent, cela rend important leur pratique. D’ailleurs 60 % des cadres y télétravaillent.

En conclusion

Le télétravail est maintenant intégré dans beaucoup d’entreprises. Et si des critiques existent, soit sur la difficulté de régulation du temps et de la charge de travail, la difficulté du maintien du collectif, si certaines entreprises voudraient en revenir, le télétravail est considéré par les salariés comme un acquis social et sociétal qu’ils ne veulent pas perdre. Et pour les entreprises un atout de recrutement et de fidélisation de salariés dont la qualification leur est de plus en plus indispensable.

Source

• Insee Analyses n°105 – mars 2025 – Télétravail et présentiel : le travail hybride, une pratique désormais ancrée dans les entreprises :
  https://www.insee.fr/fr/statistiques/837937