1 salarié français sur 3 hésite à se confier au sujet de son stress au travail
- Près d’un salarié français sur cinq (19 %) subit un stress quotidien au travail. L’hexagone se place à la 3ème place parmi les pays européens où les salariés se sentent stressés au quotidien, derrière l’Allemagne (20 %) et la Pologne (25 %).
- Le stress au travail diffère suivant les régions. Le mal-être au travail est moins important dans l’Ouest et le Nord de la France (16 %). Il est plus important dans le Sud-Ouest (24 %), en région Centre (22 %), en Île-de-France (20 %).
- Les secteurs engendrant le plus de stress sont les métiers de services et de la finance (26 %), les arts et la culture (23 %) ainsi que l’éducation (22 %).
- À peine 20 % des salariés se sentent en confiance pour parler à leur manager d’un problème de mal-être et seuls 11 % sont prêts à en informer les DRH.
- 72 % affirment que leur employeur ne s’intéresse pas à leur bien-être ou ne s’en soucie qu’en surface.
Ces résultats mettent en lumière les difficultés des salariés pour parler du mal-être au travail
- 32 % des collaborateurs déclarent ne pas être suffisamment à l’aise pour l’évoquer dans un cadre professionnel.
- 58 % pourraient en discuter avec des proches amis ou des collègues proches.
- 20 % se disent prêts à en discuter avec leurs managers.
- 82 % des salariés de 18 à 34 ans travaillant en Europe se disent prêts à soulever le problème de bien-être au travail avec leur hiérarchie contre seulement 69 % pour les plus de 55 ans.
Cela confirme que beaucoup d’organisations n’ont pas mis en place un environnement ou des outils adaptés pour libérer la parole de leurs salariés et leur permettre de bénéficier d’un soutien adapté pour faire face aux enjeux du bien-être psychologique au travail. Le président d’ADP, Carlos Fontella de Carvalho, conclut l’enquête :
« La plupart des entreprises veulent vraiment soutenir leurs collaborateurs, mais il n’est pas toujours facile de communiquer sur le sujet. Un bon point de départ est de donner l’exemple. Si les salariés voient des cadres supérieurs échanger sur le stress au travail, si les directions mettent en place des outils de mesure adaptés, il sera plus facile pour tous d’alerter sur le sujet. C’est en se montrant ouvertes et en aidant les collaborateurs à oser parler de leurs problèmes que les entreprises pourront faire évoluer leurs façons de faire afin de rendre leurs collaborateurs plus épanouis, motivés et donc engagés. Les attitudes évoluent lentement : il n’est pas toujours facile d’initier le débat sur ces sujets mais il est incontestable que cela ne peut être que bénéfique pour les salariés et les organisations ».
Les DRH ont un rôle important pour faire vivre les instances de prévention des risques psychosociaux dans l’entreprise par :
- Le fonctionnement du CSE et l’information et consultation des représentants du personnel ;
- Le DUERP (document unique d’évaluation des risques professionnels), voir clés du social : https://www.clesdusocial.com/negociations-covid-19-pour-la-sante-et-la-securite-au-travail-DUERP ;
- Les chartes éthiques ou codes de conduite pour le respect des droits des salariés. Elles doivent respecter le principe de non-discrimination fixé à l’article .1132-1. Cela peut concerner la vie personnelle ou la vie privée (tenue vestimentaire, correspondance…), les droits de la personne (égalité, discrimination, dignité, harcèlement…), les libertés du salarié (liberté religieuse, conditions de travail, liberté d’expression), loyauté, liberté de travail, professions règlementées, clause de non-concurrence, service minimum pour assurer la sécurité de l’entreprise, etc.
Un état de stress survient lorsqu’il y a déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face. Le stress au travail peut avoir des incidences graves sur la santé (hypertension artérielle, crises d’angoisse, manque d’oxygène dans les artères du cœur, accidents vasculaires cérébraux, infarctus du myocarde, troubles digestifs…). En France, le coût social du stress est évalué entre 1,9 et 3 milliards d’euros.

Références