87 % sont des TMS
En 2012, 56 000 maladies professionnelles ont été reconnues par les régimes général et agricole de la sécurité sociale. Plus de 4 maladies sur 5 sont des troubles musculo-squelettiques (TMS), mieux reconnus et résultant de l’intensification du travail : avec des contraintes physiques, ou des gestes répétitifs, voire des contraintes psychosociales. Un tiers de ces TMS sont liés au canal carpien. Les TMS sont particulièrement fréquents dans les activités de l’industrie de la viande, l’habillement, les équipements du foyer, la blanchisserie et, dans une moindre mesure, le secteur de la construction.
8 % sont des maladies engendrées par l’amiante (4 500 en 2012), l’essentiel des 3 % de cancers professionnels. Les autres affections, peu nombreuses concernent des surdités, des rhinites et des dermatoses. Ces affections connaissent une certaine baisse, sauf les cancers dus à l’amiante.
55 % des maladies reconnues entraînent une incapacité partielle permanente, avec un taux moyen de 14 % mais de grandes variations selon les affections : amiante, moyenne 37 % ;surdités, 22 % ; TMS, 8 %.
Une répartition inégale entre les salariés
Les femmes ont un taux d’exposition plus fort que les hommes, surtout en raison d’une surexposition aux TMS (poignet, doigt, main) : près de 2 fois plus forte, en particulier parmi les ouvrières, avec une gravité 3 fois plus importante. Mais les hommes sont touchés par les maladies les plus graves, avec 96 % des maladies de l’amiante et 97 % des surdités.
Les plus touchés sont les ouvriers (73 %), avec 2/3 des TMS et qui sont aussi particulièrement touchés par les maladies graves, et les employés (23 % des maladies professionnelles dont ¼ des TMS). Les salariés âgés ont plus fréquemment des maladies professionnelles que les plus jeunes, par usure du corps.
Au moment où les déclarations de facteurs de pénibilité doivent être transmis à la Cnav (échéance : 31 janvier), on voit qu’il y a, par ces chiffres, des obligations de déclarations à effectuer, et la nécessité de reprendre la question dans le cadre d’une négociation avec accord, voire d’un plan d’action, pour la prévention de la pénibilité (C3P).

Source
- Dares résultats n° 081, décembre 2016 – L’exposition des salariés aux maladies professionnelles. L’importance toujours prépondérante des troubles musculo-squelettiques :
http://dares.travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/2016-081.pdf