1. Accueil
  2. > Dialogue social
  3. > Négociation
  4. > Échec du conclave sur les retraites : le patronat (…)
Les clés du social : Échec du conclave sur les retraites : le patronat bloque sur la pénibilité et le financement

Échec du conclave sur les retraites : le patronat bloque sur la pénibilité et le financement

Publié le 2 juillet 2025 / Temps de lecture estimé : 2 mn

À la suite de plus de 4 mois de discussions sur les retraites, le 27 juin 2025, par un communiqué commun, les trois organisations CFDT, CFTC, CFE-CGC annoncent la fin des discussions et rappellent les raisons qui ont conduit à l’échec. Les points d’achoppement : justice sociale, pénibilité, équilibre financier des retraites. Les points d’accord : calcul de la pension des femmes, baisse de l’âge de la décote à 66,5 ans.(...)

Dès le 24 juin, des réunions bilatérales entre le gouvernement et trois organisations syndicales (CFDT, CFE-CGC, CFTC) puis avec le Medef et la CPME séparément ont permis de dresser un inventaire des « points d’accord et de dissonance ».

Points d’achoppement

  • Le financement des mesures de justice sociale : les syndicats de salariés voulaient un accord de justice sociale partagé par les salariés actifs, les retraités actuels et les employeurs comme par exemple une hausse de deux points du forfait social (CSG).
  • La reconnaissance de la pénibilité : les syndicats de salariés souhaitaient des départs anticipés à la retraite pour certains métiers physiques.
    • Une réintégration des 3 facteurs ergonomiques (port de charges lourdes, vibrations mécaniques, postures pénibles) dans le C2P (compte professionnel de prévention) ;
    • La définition d’une cartographie des métiers « acceptée comme telle » ;
    • Le patronat a refusé toute exception et contesté l’utilisation des points du compte professionnel de prévention (C2P) ;
    • Les syndicats voulaient une réparation générale tandis que le camp patronal n’accepte qu’une « réparation individuelle sur décision médicale ».
  • L’équilibre financier du système de retraites à l’horizon 2030 : les syndicats de salariés proposent :
    • Une hausse de 2 points de CSG, soit 400 millions. Opposition du patronat ;
    • Le financement des mesures sur la pénibilité dans le cadre de la branche AT-MP (accidents du travail et maladies professionnelles), qui rapporterait 500 millions d’euros ;
    • La rationalisation du cumul emploi-retraite, qui rapporterait 500 millions d’euros.

Points d’accord

  • Le gouvernement propose de reprendre dans le PLFSS (projet de loi de la sécurité sociale) 2026, qui sera soumis au gouvernement fin octobre, certains points d’accords comme :
    • L’abaissement de l’âge d’annulation de la décote (taux plein automatique) de 67 à 66,5 ans.
    • Les mesures en faveur de l’amélioration des droits à la retraite des femmes, à savoir la modification du calcul du salaire annuel moyen (SAM)de celles ayant acquis des trimètres pour enfants, lequel se baserait non plus sur les 25 meilleures années mais sur les 24 (pour un enfant) ou 23 meilleures années (à partir de deux enfants) ; le maintien de la possibilité d’acquérir deux trimestres supplémentaires liés à la maternité au titre de la retraite anticipée pour carrières longues et le maintien de la surcote parentale instaurée par la réforme de 2023.

Que vont faire les partenaires sociaux ?

Tout en prétendant vouloir poursuivre les discussions, les organisations patronales ne semblent pas prêtes à transiger sur la pénibilité et mettre la main à la poche. Pour les 3 syndicats, après l’échec des discussions provoqué par l’intransigeance du patronat, le gouvernement doit maintenant assumer ses responsabilités. Ils ont noté « des avancées réelles » dans les déclarations de François Bayrou notamment en faveur des femmes mais ont aussi rappelé que contrairement à ce que laisse entendre le Premier ministre, ils sont toujours opposés aux 64 ans et que les points de blocage sur la pénibilité et le financement « ne sont pas des points mineurs ».


Référence